Temps de Pâques, temps de la Miséricorde et de la Charité.
Avec humour, la revue famille chrétienne nous propose cette image qui n’est pas loin, parfois, de ressembler à ce qui nous arrive d’être : indifférent aux autres dans le besoin.
La paroisse propose une aide aux devoirs tous les jeudis de 16h30 à 17h30, cela est une réponse à l’attente du Seigneur de se mettre en tenue de service auprès des plus petits et c’est à chacun d’entre nous de passer l’information voir même de venir aider l’équipe.
L’attention aux pauvres, ce n’est pas que donner une pièce à chaque fois que l’on tend la main, mais un regard, une parole, une visite à la maison de retraite c’est aussi le Seigneur que l’on rencontre.
Dommage que des chrétiens soient allergiques à ces possibles services.
Puis il y a tous les services que l’Esprit Saint inspire à chacun si toutefois on le laisse nous parler au cœur…
Père Didier Henry
« Le matin de Pâques, Jésus est ressuscité, mais le prêtre est mort », soupirait l’un d’eux âgé. Les survivants ? Ceux qui, en tout temps, gardent un bon équilibre de vie.
Après le marathon Carême-Semaine sainte-Vigile pascale-Pâques, vous allez entamer le semi-fond Ascension-Pentecôte-fêtes de la foi-mariages. Amis prêtres, si vous voulez franchir la ligne d’arrivée à peu près vivants, veillez à votre équilibre de vie ! Cela vaut également pour vous, Pères évêques, qui n’avez pas tendance à vous économiser : le burn out épiscopal n’est, hélas, pas un mythe. Si vous n’y prenez pas garde, un beau matin, vous pourriez bien ne pas réussir à vous lever…
La grâce du Saint-Esprit, qui vous a configurés au Christ Prêtre, Maître et Pasteur, n’a pas supplanté la nature, elle n’a pas fait de vous de purs esprits. Ce serait pourtant pratique pour biloquer le dimanche matin à l’heure de la messe, mais ce n’est pas compris dans le forfait : le sacrement de l’ordre vous confère un pouvoir sacré, mais aucun pouvoir magique ; il fait de vous de bons serviteurs, mais pas des sur-hommes. C’est toujours frustrant de se savoir limité mais, comme vous le rappelait le cardinal Ratzinger, « nous nous surestimons chaque fois que nous croyons être complètement indispensables ou que le cours du monde ou de l’Église dépend de notre capacité à faire preuve d’une agitation débordante. C’est souvent un acte d’authentique humilité et d’honnêteté constructive de savoir nous arrêter, reconnaître nos limites, nous accorder un temps pour souffler et nous reposer conformément à ce qui a été prévu par Dieu pour l’homme » .
Puisque, comme tout homme, il vous faut chacun composer avec vos limites et votre pauvreté, veillez à l’alternance du travail , du repos et de la détente, en un mot, à votre équilibre de vie. Physiquement, émotionnellement, intellectuellement, spirituellement, comment vous sentez-vous ? En forme, fatigué, ou carrément au bout du rouleau ? Tenez-vous suffisamment compte de vos limites et de vos fragilités ? De vos besoins fondamentaux ? Avez-vous votre quota de sommeil ? De légumes et de fruits frais Vous êtes-vous assez détendu ? Assez amusé ? Avez-vous ri ?
Souffrez-vous de maux divers (dos, estomac, migraines)? Eprouvez-vous des difficultés dans les relations aux autres (froideur, indifférence, cynisme, tensions, agressivité)? Les compensations excessives (vitesse, alcool, cigarette, Internet, écrans divers) doivent vous alerter, ainsi que la fatigue nerveuse. Si vous vous sentez émotionnellement fragile, vidé, si vous avez l’impression d’être dépassé par la charge de travail, inefficace, frustré, triste, irritable, démotivé, indifférent aux autres, cynique, incapable de vous concentrer, aigri, c’est l’alerte orange ! Si, par ailleurs, vous n’avez plus envie de lire des ouvrages spirituels, plus envie de prier, c’est l’alerte rouge !
L’essentiel de votre vie, le centre, c’est Jésus. Jésus à aimer, à servir et à offrir aux hommes. Jésus que vous seuls pouvez nous donner dans l’eucharistie et dans le sacrement de réconciliation. Jésus qui vous a choisis comme intendants des mystères de Dieu, maîtres de la Parole, ministres des sacrements et guides de son troupeau. Jésus qui vous demande de continuer son oeuvre de rédemption sur la terre.
Ce n’est pas en vous épuisant que vous serez féconds… Le Curé d’Ars, votre saint patron, disait que vous n’êtes pas prêtres pour vous, mais pour nous : pour nous, vous devez veiller sur vous.
Le Curé d’Ars disait aussi que le sacerdoce c’est, par-dessus tout, l’amour du cœur de Jésus. Alors, prenez le temps de L’aimer, de Le prier, de Le louer, de L’adorer, de méditer sa parole, de préparer vos homélies, de lire des ouvrages spirituels. Et soignez votre équilibre de vie. « Redisons-le : dans un monde d’artifices, Dieu ne se manifeste pas. Il est d’autant plus indispensable de nous extraire de nos activités, de chercher le souffle de la Création, afin de pouvoir Le rencontrer et de pouvoir nous trouver ».
Nous ne vous en voudrons pas, amis prêtres, si vous êtes devant le Saint-Sacrement plutôt que devant la photocopieuse. Le mieux que vous puissiez faire pour nous, c’est d’être de saints prêtres, trempés dans la prière. Les photocopies, on s’en occupera, promis.
Article de Famille Chrétienne Numéro 2049 d’avril 2017 | Par Juliette Levivier